rogoff230_In Pictures Ltd.Corbis via Getty Images_real estate development china In Pictures Ltd./Corbis via Getty Images

Des rendements chinois en baisse

CAMBRIDGE (MASS.) – Le XXe Congrès du parti communiste chinois, qui a donné à Xi Jinping un inédit troisième mandat de secrétaire général, a aussi été l’occasion d’un remaniement de la direction, dont les technocrates promarché ont été évincés et remplacés par des cadres promus pour leur loyauté. Cette évolution soulève des questions sur les intentions chinoises dans un contexte de ralentissement de l’économie. Car un excès de contrôles publics sur l’économie constitue une recette éprouvée pour emprisonner le pays dans ce piège du revenu moyen que les dirigeants chinois s’étaient depuis si longtemps juré d’éviter.

Le rythme effréné des investissements dirigés par l’État dans l’immobilier et les infrastructures – la stratégie de relance préférée de Pékin – a diminué les rendements, le ralentissement de la croissance économique se traduisant par une inévitable chute des prix des logements et des bureaux. C’est encore plus vrai dans les petites villes, moins développées et moins riches, qui comptent, ensemble, pour plus de 60 % du PIB chinois. Les prix des logements dans ces villes dites de troisième ou de quatrième rang ont baissé d’environ 15 % à 20 % au cours des deux dernières années. Il s’ensuivra probablement sous une forme ou une autre une paralysie financière durable. Et même si elle ne ressemble pas exactement à une crise bancaire à l’occidentale, la contraction concomitante du crédit inhibera la croissance.

L’immobilier représente une telle part de l’économie chinoise qu’un ralentissement prolongé pourrait causer une stagnation pendant des années, semblable à celle qu’a connue le Japon durant les décennies perdues, après 1990. Si l’on prend en compte la demande directe et indirecte, l’immobilier représente environ 23 % de la production et 26 % de la demande totale (en comprenant la part importée nette).

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