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Expliquer l’absence d’un « Consensus de Pékin »

HONG KONG – Après l’avoir observé pendant quatre décennies, nous devrions a priori être en mesure d’identifier la logique sous-jacente du modèle de développement de la Chine. Or, quarante ans après le lancement de la « réforme et ouverture » du pays par Deng Xiaoping, un véritable « Consensus de Pékin » – réciproque chinoise du consensus néolibéral occidental de Washington – reste encore à déterminer.

Au fil des années, la Chine a œuvré pour transformer son économie fermée et planifiée en un système plus ouvert, fondé sur le marché. L’industrie, et progressivement les services, sont venus remplacer l’agriculture en tant que principaux moteurs de croissance, de même que le pays est passé du statut de simple imitateur technologique à celui d’innovateur mondial. Dans le même temps, la Chine est parvenue à surmonter plusieurs défis majeurs, qu’il s’agisse de sa dette excessive, de sa surcapacité, de la pollution majeure qui l’affecte, ou d’une importante corruption parmi ses responsables publics.

Ce processus s’est révélé extrêmement complexe. Selon l’économiste Cai Fang de l’Académie chinoise des sciences sociales, cette évolution ne peut être comprise qu’au regard de l’histoire unique du pays, de sa démographie et géographie, ainsi que des plus larges tendances mondiales et technologiques. Tous ces facteurs se sont en effet conjugués pour façonner la gouvernance et les institutions chinoises.

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