Les Pakistanais tiennent le cap

ISLAMABAD – Depuis la mi-décembre, le Pakistan traverse une période de volatilité politique et économique extrême, même à l’aune des normes pakistanaises. La fragile structure politique édifiée depuis le retour à un gouvernement civil tremble sur ses bases.

Tahir ul-Qadri, un chef religieux musulman en exil au Canada, arrivé à Lahore début décembre, est l’une des principales raisons de ces troubles. Dix jours après son arrivée, il s’adressait à un rassemblement de plusieurs centaines de milliers de personnes dans le parc où se dresse le Minar-e-Pakistan, et où, un an plus tôt, l’ancien joueur de cricket devenu politicien, Imran Khan, avait initié ce qu’il avait, sans grand à-propos, qualifié de tsunami politique.

Qadri a lancé un ultimatum de 20 jours au gouvernement d’Islamabad, lui demandant de mettre fin à la corruption endémique, de rétablir la Commission électorale et de nommer un gouvernement intérimaire pour superviser les prochaines élections. Ce gouvernement de transition, a-t-il exigé, devrait comprendre des technocrates, des hauts gradés à la retraire et des juges – et pourrait rester en fonction au-delà des 90 jours prévus par la constitution. A moins que le gouvernement convienne de prendre ces mesures, il mènerait une marche d’un million de ses partisans sur la capitale.

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