Robert Skidelsky, a member of the British House of Lords and Professor Emeritus of Political Economy at Warwick University, was a non-executive director of the private Russian oil company PJSC Russneft from 2016 to 2021. The author of a three-volume biography of John Maynard Keynes, he began his political career in the Labour party, became the Conservative Party’s spokesman for Treasury affairs in the House of Lords, and was eventually forced out of the Conservative Party for his opposition to NATO’s intervention in Kosovo in 1999. He is the author of The Machine Age: An Idea, a History, a Warning (Allen Lane, 2023).
LONDRES – L'Union européenne n'a jamais été très populaire en Grande-Bretagne. Elle a rejoint l'Union sur le tard et le 23 juin, ses électeurs exprimeront leur éventuelle décision de partir plus tôt. Le résultat du référendum ne sera pas juridiquement contraignant pour le gouvernement. Mais il est inconcevable que la Grande-Bretagne décide de rester si le verdict de ses citoyens est de sortir de l'Union.
Au cours des années, le centre du débat britannique sur l'Europe s'est déplacé. Dans les années 1960 et 1970, la question était de savoir si la Grande-Bretagne pouvait se permettre de nepas rejoindre ce qui était alors la Communauté Économique Européenne. La crainte était que le Royaume-Uni ne soit coupé du marché qui avait alors la croissance la plus rapide du monde et que son partenariat avec les États-Unis soit également mis en péril : l'alliance occidentale devait se composer de deux piliers, et l'Europe, plutôt qu'une Grande-Bretagne amoindrie, serait l'un d'eux.
Aujourd'hui, c'est l'affaiblissement, plutôt que la puissance de l'Europe, qui est au cœur du débat au Royaume-Uni. Les Britanniques estiment qu'ils s'en sortent plutôt bien, contrairement à l'Europe. En effet, depuis le krach de 2008, l'UE est marquée par l'échec. En dehors de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, il n'y a eu presque aucune croissance économique. Elle ne peut pas défendre ses frontières contre les terroristes (« L'Europe n'est pas sûre » proclame Donald Trump). Ses institutions manquent de légitimité. Composée de 28 membres quasi souverains, elle ne peut pas agir, mais seulement publier ses intentions d'agir. Rien d'étonnant à ce qu'un mouvement se prépare pour reconquérir la souveraineté nationale, où persiste encore un pouvoir décisionnel.
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