theresa may Leon Neal/Getty Images

Confusion croissante en Grande-Bretagne

LONDRES – « Trop c’est trop », a déclaré la Première ministre britannique Theresa May au lendemain de l’attentat terroriste du London Bridge. Manifestement, si près de la moitié des votants aux élections législatives britanniques du 8 juin en ont assez de quelque chose, c’est bien de Theresa May, dont la majorité conservatrice a été balayée par les urnes, le tout aboutissant à un parlement sans majorité pour aucun parti. « Assez des immigrants », « assez de l’austérité », les électeurs britanniques disent aujourd’hui stop sur bien des sujets.

L’issue des législatives plonge néanmoins la Grande Bretagne dans une division très confuse. L’an dernier, le référendum sur le Brexit et le débat sur l’appartenance à l’Union européenne avaient semblé souligner une division entre partisans du Leave et partisans du Remain, les premiers étant légèrement plus nombreux. Les élections législatives de cette année viennent y superposer un clivage droite-gauche plus classique, un Parti travailliste en pleine renaissance capitalisant sur le mécontentement des électeurs face aux coupes budgétaires décidées par les conservateurs.

Pour se faire une idée du terrain politique qui en résulte, il faut imaginer un tableau de deux lignes sur deux colonnes, dont les quatre cases sont occupées par : les partisans du Remain et des coupes budgétaires, les partisans du Remain et de l’expansion économique, les partisans du Brexit et des coupes budgétaires, ou les partisans du Brexit et de l’expansion économique. Ces quatre cases ne représentant pas des moitiés cohérentes, il est impossible de savoir ce en faveur de quoi les électeurs pensaient voter.

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