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Le paradoxe du Brexit

MADRID – Le mathématicien français Blaise Pascal a un jour eu cette formule célèbre : « Il n’est pas certain que tout soit incertain. » S’il avait vécu à l’époque du Brexit, peut-être aurait-il été moins confiant dans son propos. Car bien qu’une issue modérée demeure probable, ces dernières semaines ont été marquées par une incertitude et une animosité grandissantes. C’est là tout le paradoxe du Brexit : plus le pragmatisme mettra de temps à réinvestir le débat, et plus fort sera le risque de voir l’effet paralysant de l’incertitude provoquer des dégâts permanents à la fois pour le Royaume-Uni et pour l’Union européenne.

Ce mois-ci devait être celui au cours duquel le monde clarifierait ce qui attend le Royaume-Uni et l’UE, à l’heure où le pays prépare sa sortie de l’Union. Or, le Conseil européen du mois d’octobre n’a nulle part abordé de manière officielle les négociations relatives au Brexit, accentuant le manque d’orientation observé au mois de septembre lors du Conseil informel organisé à Bratislava, qui n’avait abouti qu’à de vagues promesses d’unité.

De son côté, le Royaume-Uni est en proie à de vives querelles entre le Premier ministre Theresa May et le Parlement, autour du rôle de ce dernier dans le cadre des négociations. Un certain nombre de désaccords sont également apparus au sein même du Cabinet de Theresa May. En outre, plusieurs interrogations s’intensifient actuellement concernant le statut futur de l’Écosse vis-à-vis du Royaume-Uni et de l’UE.

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