boskin79_Kent Nishimura  Los Angeles Times via Getty Images_biden Kent Nishimura Los Angeles Times via Getty Images

Le vrai coût des dépenses publiques

STANFORD (CALIF.) – Le président des États-Unis, Joe Biden, soutient que son projet de loi dit d’« infrastructures humaines » de 3 500 milliards de dollars (c’est-à-dire 5 000 milliards lorsqu’on l’a débarrassé des astuces budgétaires) ne coûtera rien – nihil, nada. Tous les présidents se lancent dans des affirmations imprudentes, mais celle-ci pourrait être la déclaration présidentielle la plus inepte d’un point de vue économique depuis que le président Jimmy Carter demanda à la Réserve fédérale des États-Unis de baisser les taux d’intérêt alors que l’inflation se mesurait à deux chiffres. Dans le cas de Carter, le résultat fut une crise du dollar. Que nous réserve l’incursion dans l’absurde de l’administration Biden ?

Biden, comme d’autres dirigeants démocrates, notamment la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, affirme que le plan sera « totalement financé » par les hausses d’impôts. L’administration pense apparemment que les coûts ne concernent que les déficits budgétaires (ce qui contrevient, soit dit au passage, à la théorie, soutenue par une partie de l’aile progressiste, selon laquelle ces déficits n’auraient pas de coût). Il est pourtant évident, depuis longtemps, que le plan laisserait un trou de 1 500 à 3 000 milliards de dollars, même après une hausse des impôts.

Quoi qu’il en soit, les Américains ne veulent pas du plan. Les sondages montrent que la moitié d’entre eux environ veulent moins de gouvernement et moins d’impôts, et que les trois quarts d’entre eux doutent que le plan les rende « plus riches ». Il n’est donc peut-être pas surprenant qu’une majorité désapprouve désormais l’administration Biden.

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