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Une opportunité manquée à Bali

NEW HAVEN – Une rencontre entre deux chefs d’État est toujours considérée comme le summum de la diplomatie. Ce même espoir entourait la réunion de Bali entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping, le 14 novembre, à la veille du rassemblement annuel du G20.

Mais au-delà de la photographie d’une poignée de main entre deux présidents radieux, qui ont ensuite échangé durant trois heures, le sommet de Bali n’a abouti qu’à peu de choses. Comme l’on pouvait s’y attendre, les paroles ont été nombreuses. Biden a « absolument » exclu toute hypothèse de nouvelle guerre froide, tandis que Xi a insisté sur la nécessité de replacer sur de bons rails la relation entre les États-Unis et la Chine. À l’issue du sommet, les déclarations de conclusion des deux camps se sont caractérisées par les platitudes habituelles autour de discussions franches, directes et sincères entre vieux amis.

Or, le conflit entre les États-Unis et la Chine s’étant considérablement accentué ces cinq dernières années – passant d’une guerre commerciale à une guerre technologique, jusqu’aux premiers accrochages d’une nouvelle guerre froide – le sommet de Bali a remarquablement manqué à produire des résultats. La relation bilatérale s’était encore davantage détériorée durant les trois mois ayant précédé le sommet – avec la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, l’adoption du CHIPS and Science Act par le Congrès américain, ainsi que les très agressives sanctions à l’exportation imposées par l’administration Biden sur les semiconducteurs de pointe à destination de la Chine. L’approche ferme de l’Amérique vis-à-vis de la Chine s’inscrivait ainsi sur une trajectoire de collision avec l’intransigeance de plus en plus musclée de Pékin.

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