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Du manque de direction en Asie

SINGAPOUR – Les dix ministres des affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) se réunissent cette semaine à Hanoï. Au terme de leur réunion initiale, ils recevront leurs homologues du reste de la région, dont la Secrétaire d’état américaine Hillary Clinton. On reproche parfois à l’ASEAN son immobilisme lors de ces réunions, mais cette fois-ci, dialogue et direction stratégique sont plus nécessaires que jamais.

Ironiquement, les deux dirigeants qui ont le plus insisté sur la nécessité d’une gouvernance en Asie et à travers la région Pacifique ont récemment quitté leur poste. L’ancien Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama et l’ancien Premier ministre australien, Kevin Rudd, ont été tous deux en faveur du régionalisme dès le début de leur courte présence aux responsabilités. Mais, bien qu’ils ne soient plus là, la question de la gouvernance régionale demeure – et gagne chaque jour en importance.

Les questions de sécurité auxquelles doit se mesurer la région, que se soit sur la péninsule coréenne ou les résultats des élections au Myanmar (Birmanie) cet automne, deviennent plus pressantes – peut-être plus encore compte tenu d’indications sur l’aide apportée par la Corée du Nord aux généraux au pouvoir au Myanmar pour développer leur capacité nucléaire. De plus, le rôle et l’attitude d’une Chine en pleine ascension doit être mesuré sur une base régionale compte tenu de la discorde de longue date autour de petites îles au sud de la mer de Chine, et qui pourrait entrer dans une nouvelle phase. La Chine a récemment qualifié ces îles d’intérêt primordial, des termes habituellement réservés à Taiwan ou au Tibet.

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