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Naître à une époque de bactéries résistantes aux antibiotiques

GENÈVE/NEW YORK – Le Roi Henry VIII, Jean-Jacques Rousseau et Mary Shelley, l'auteure de Frankenstein, ont tous perdu leur mère à la suite d'infections contractées après l'accouchement. La littérature regorge de ces histoires tragiques de mort maternelle, notamment Conte de Noël,  Les Hauts de Hurlevent, Loin de la foule déchaînée, L'Adieu aux armes, Les Noces rebelles, Lolita et Harry Potter.

Mais mortalité maternelle et infantile ne se limite pas au passé, encore moins à la fiction. Plus de 30 000 femmes et 400 000 nouveau-nés meurent tous les ans d'infections à une date proche de la naissance. La plupart de ces décès se produisent dans les pays à faibles revenus et la situation ne va faire qu'empirer si les antibiotiques disponibles pour traiter les infections deviennent moins efficaces, à cause de l'apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques.

Selon les estimations actuelles, plus de 200 000  nouveau-nés meurent tous les ans d'infections qui ne réagissent pas aux médicaments disponibles. Et les études qui utilisent les données des plus grands hôpitaux, où les microbes ont le plus de chances de développer la résistance aux antibiotiques, estiment qu'environ 40 % des infections chez les nouveau-nés résistent à des traitements standards.

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