charlottesville rally Alex Milan Tracy/Anadolu Agency/Getty Images

Une sécession toujours d’actualité aux États-Unis

NEW YORK – L’Amérique demeure aujourd’hui en situation de guerre civile. Et il ne s’agit pas d’un conflit historiquement isolé, mais bien des suites de la guerre de Sécession. À l’issue du premier round de 1860, les confédérés ont perdu la bataille. Ils ont aujourd’hui temporairement repris la main. Les États-Unis restent actuellement un pays divisé en deux cultures.

Dès le commencement, les États-Unis constituent le champ de bataille de deux visions opposées. Les fondateurs de l’Amérique défendent l’idée que « tous les êtres humains naissent égaux ». Or, la réalité de l’époque veut que les hommes blancs soient bien supérieurs à autrui. Ils possèdent des esclaves, privent les femmes du droit de vote, tout en s’emparant des terres et de la vie des Indiens d’Amérique.

À l’issue de la guerre de Sécession de 1861-1865, les confédérés partisans de l’esclavage, représentants 13 États sécessionnistes, sont vaincus par les 19 États du nord, puis occupés par le gouvernement fédéral pendant plus de douze ans. Après la fin de la « Reconstruction » en 1877, le sud continuera cependant d’appliquer activement un racisme systémique pendant près d’un siècle, jusqu’à ce que le Congrès américain promulgue le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965, principalement avec l’appui des Démocrates du nord. À partir de cette période, les électeurs blancs du sud désertent en masse le Parti démocrate. Les Républicains vont adopter la fameuse stratégie du sud, basée sur la résistance à la montée des Afro-Américains et autres minorités, ainsi que sur l’opposition aux législations susceptibles de conférer des richesses, un statut ou du pouvoir à ces minorités.

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