America Keeping Haiti Down

Actuellement la plus grande banque régionale de développement au monde, la BID oeuvre avec l'Amérique latine et des Caraïbes prétendument pour « contribuer à l'accélération du développement économique et social ». Mais les agissements de la Banque en Haïti ont nuit gravement à la réalisation de ses objectifs.

Les 54 millions de dollars environ de prêts de la BID, pour construire un réseau d’eau potable à Haïti, où l'on trouve la pire eau au monde, permettraient de prévenir les maladies mortelles transmises par l'eau. Conçus pour que le droit à l’eau potable devienne réalité dans la nation la plus pauvre de l'hémisphère occidental, ces prêts et les vies qu'ils auraient pu sauver sont devenus les pions d’un jeu de pouvoir politique.


En 2001, les représentants américains menaçaient d’utiliser leur influence pour faire cesser des financements déjà approuvés par la BID si les partis politiques haïtiens au pouvoir se soumettaient aux demandes politiques d’accepter une répartition spéciale des sièges au sein d'un organe électoral haïtien de surveillance. Peu après, sur l’ordre des États-Unis, au lieu de verser les prêts comme prévu, la BID et ses membres ont fait la démarche sans précédent d'ajouter implicitement des conditions pour exiger une action politique de la part de l’île avant de débloquer les fonds. Cette façon de faire va à l’encontre de la charte de la BID, qui interdit strictement à la Banque et à ses membres de s’immiscer dans les affaires politiques intérieures des États membres.

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