diwan14_KENZO TRIBOUILLARDAFPGetty Images_algeriangirlprotest Kenzo Tribouillard/AFP/Getty Images

La deuxième chance du printemps arabe

NEW YORK – En Algérie et au Soudan, d’immenses manifestations ont récemment chassé deux autocrates vieillissants, mettant un terme, respectivement, à vingt et trente ans de pouvoir absolu. Les protestataires sont aujourd’hui empêtrés dans des négociations avec les forces armées de chacun des deux pays, qui gèrent de facto la transition vers un nouvel ordre politique. L’avenir de l’Algérie et du Soudan, leur capacité à entamer une évolution vers plus de démocratie et de prospérité ou au contraire leur retour au cycle des espoirs déçus depuis dix ans, dépendra pour beaucoup de l’issue de ces luttes de pouvoir.

Les manifestants semblent parfaitement conscients des dangers d’un « piège à l’égyptienne », où pourrait les entraîner la prise soi-disant temporaire du pouvoir par un général, qui déboucherait sur une présidence à vie. En Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi, général devenu président, dont le projet de révision constitutionnelle voté par le parlement vient d’être approuvé par référendum, pourrait ainsi rester en fonction jusqu’en 2030.

Abandonner à l’armée trop de pouvoirs porterait non seulement un coup aux espoirs démocratiques des manifestants algériens et soudanais, mais accroîtrait le risque de voir les généraux accaparer une part immodérée de ressources publiques devenues rares, tout en bloquant les réformes économiques nécessaires.

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