kuttab53_John Angelillo - PoolGetty Images_abbas John Angelillo - PoolGetty Images

L'ultimatum palestinien

AMMAN – Le président palestinien Mahmoud Abbas était âgé de seulement 10 ans au moment de la création des Nations Unies. Le mois dernier, dans son discours devant la 76e Assemblée générale, il a formulé un ultimatum audacieux : Israël dispose d’un an pour se retirer des territoires palestiniens occupés en 1967, y compris de Jérusalem-Est, sans quoi les Palestiniens ne reconnaîtront plus Israël sur la base des frontières de 1967, et porteront la question de l’occupation devant la Cour internationale de justice.

Comme plus de la moitié des Palestiniens, Abbas est un réfugié. Il est encore aujourd’hui en possession du titre de propriété foncière de sa famille dans ce qui est devenu la ville israélienne de Safed – un titre qui, comme le souligne le président palestinien, est inscrit sur les registres des Nations Unies. Abbas considère clairement que les Palestiniens ne sont pas en faute dans cette situation : « Je mets au défi ceux qui prétendent qu’il n’existe pas de partenaire palestinien favorable à la paix, et que nous ne 'manquons jamais une opportunité de manquer une opportunité', de me citer le moindre exemple dans lequel nous aurions rejeté même une seule fois une initiative sincère et sérieuse en direction de la paix ».

Certes, en septembre 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours, les dirigeants arabes formuleront un triple « non » : « Non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, et non aux négociations avec Israël ». Seulement voilà, c’est désormais l’inverse qui s’observe. Comme l’a récemment expliqué le Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh, c’est aujourd’hui Israël qui refuse de discuter avec Abbas, de prendre part à quelques négociations de bonne foi, ou de reconnaître l’État de Palestine.

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