Obama and Xi walking White House Photo/Pete Souza

Repenser la relation sino-américaine

NEW HAVEN − Début juillet, de hauts responsables américains et chinois vont se réunir à Pékin pour le sixième Dialogue stratégique et économique. Avec des frictions bilatérales qui s'intensifient sur un certain nombre de fronts (en particulier la cyber-sécurité, les différends territoriaux dans l'Est et le Sud de la mer de Chine et la politique monétaire) le sommet offre une occasion de réexaminer en profondeur la relation entre les deux pays les plus puissants du monde.

Les États-Unis et la Chine sont enfermés dans une étreinte inconfortable, que l'on peut voir comme la contrepartie économique de ce que les psychologues appellent une « codépendance ». Le flirt a commencé à la fin des années 1970, lorsque la Chine était chancelante à la suite de la Révolution culturelle et que les États-Unis étaient en proie à une stagflation dramatique. Désespérés par leur croissance économique, les deux pays ont dû faire un mariage de raison.

La Chine n'a pas tardé à bénéficier d'un modèle économique conduit par les exportations, qui dépendait de manière critique des États-Unis comme de sa plus grande source de demande. En se tournant vers la Chine, les États-Unis ont bénéficié de produits à faible coût qui ont aidé les consommateurs à faibles revenus à joindre les deux bouts. Ils ont également importé de l'épargne excédentaire chinoise afin de combler le vide d'un déficit sans précédent de l'épargne nationale. Le déficit coutumier des États-Unis a eu largement recours à l'appétit vorace de la Chine en bons du Trésor américain.

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