7ebc230346f86f680ec9c005_pa1722c.jpg Paul Lachine

L’après Abbas ?

RAMALLAH – La décision d’un responsable politique de ne pas se représenter aux élections déclenche souvent des discussions enflammées à propos de ses potentiels héritiers. Le retrait du Président Mahmoud Abbas de l’élection présidentielle prévue le 24 janvier 2010 n’a pourtant provoqué aucune réaction en Palestine – non pas par manque de concurrents potentiels ni par souci de ne pas favoriser tel ou tel successeur, mais parce que la présidence de l’Autorité Palestinienne n’a plus vraiment de pertinence.

Le retrait de Abbas coïncide avec une méfiance des Palestiniens du processus politique qui remet en question la logique derrière à la création de l’Autorité Palestinienne ; une autorité établie au milieu des années 90  à la suite des accords d’Oslo. La principale composante de l’accord de l’OLP avec Israël consistait en une période de transition de cinq ans qui aurait permis de négocier l’existence d’un état Palestinien indépendant aux côtés d’Israël.

Seize ans plus tard, il est clair que les Israéliens n’ont fait aucun effort pour s’accommoder des aspirations nationales palestiniennes – et qu’aucun effort n’a été entrepris pour les convaincre. Le nombre de colonies juives illégales implantées sur les territoires palestiniennes a doublé et les Palestiniens sont maintenant convaincus que les négociations sont une perte de temps. Beaucoup se rappellent la stratégie envisagée par l’ancien Premier Ministre Israélien Yitzhak Shamir: « J’aurais entamé des négociations sur l’autonomie pendant dix ans, ce qui nous aurait permis d’installer un demi-million de personnes en Cisjordanie. »

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