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Les Afghans doivent lutter contre la corruption dans leur pays

NEW-YORK – Même si son résultat reste incertain, l'élection présidentielle qui vient d'avoir lieu en Afghanistan montre que le peuple afghan aspire à ce que ses dirigeants soient davantage responsables devant lui. Mais de ce point de vue la situation n'est guère satisfaisante et le manque de gouvernance du pays constitue une base fragile, et de ce fait dangereuse, pour une intervention internationale.

Les USA et leurs alliés ne peuvent réussir en Afghanistan que si le gouvernement afghan lui-même réussit. Malgré l'appel judicieux du Congrès à établir calendrier comportant des étapes intermédiaires pour évaluer les progrès américains en Afghanistan, trop peu de gens exigent du gouvernement Afghanistan qu'il dise clairement comment il va s'y prendre pour améliorer sa gouvernance et rendre davantage compte de ses actes. En attendant, les institutions officielles afghanes vont continuer à perdre leur crédibilité. Tant que l'aide internationale n'est pas conditionnée par les progrès que les Afghans pourront réaliser dans cette direction, il n'y aura pas de véritable succès en Afghanistan - que ce soit au niveau de l'aide ou de la présence des troupes internationales.

Aujourd'hui, une grande partie de l'Etat afghan s'écroule de l'intérieur, c'est la corruption systématique tous les niveaux. Beaucoup de hauts fonctionnaires, dont des membres de la propre famille du président Karzaï, seraient impliqués dans le trafic de drogue, de bois, de pierres précieuses et d'autres produits. Le pardon de Karzaï à des trafiquants de drogue en lien indirect avec sa campagne électorale pose des questions fondamentales quant à l'engagement de son gouvernement en faveur d'un état de droit.

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