Obama et le "smart power"

CAMBRIDGE – Il a seulement deux ans, un simple sénateur d'un Etat du Midwest qui en était à son premier mandat, Barack Obama, avait déclaré qu'il envisageait de se présenter à la présidence. Beaucoup de gens étaient sceptiques quant aux chances de l'emporter d'un Afro-américain avec un drôle de nom et guère d'expérience au niveau national. Mais au cours de sa campagne, il a fait preuve de ses capacités de meneur, maniant tout à la fois le "soft power" et le "hard power".

Le "soft power", c'est la capacité d'attirer les autres, capacité dont les trois clés sont l'intelligence émotionnelle, la vision et la communication. En plus, pour réussir un dirigeant a aussi besoin de "hard-power", la capacité d'organisation mâtinée d'un certain machiavélisme politique. Tout aussi important, il faut y ajouter l'intelligence contextuelle qui permet à un dirigeant de combiner judicieusement toutes ces aptitudes en fonction des circonstances, ce que j'appelle le "smart power".

Durant sa campagne, Obama a fait preuve de ces qualités dans sa réaction posée aux crises, sa vision tournée vers le futur et son superbe sens de l'organisation. Son intelligence contextuelle quant à la politique internationale s'est forgée à partir de son vécu en Indonésie et au Kenya et sa compréhension de la politique intérieure américaine à partir de son expérience du travail social à Chicago.

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