Alexis Tsipras and Euclid Tsakalotos Marios Lolos/ZumaPress

Le funeste et perpétuel report de la restructuration de la dette grecque

ATHÈNES – En principe, une restructuration de la dette a pour objectif de réduire le volume des nouveaux prêts nécessaires au sauvetage d’une entité insolvable. Les créanciers concèdent un allégement de la dette, et perçoivent en retour une valeur supérieure. Ils veillent également à octroyer à l’entité insolvable aussi peu de nouveaux financements que possible.

Or, il semble que les créanciers de la Grèce aient oublié ce sage principe financier. Dès lors qu’il est question de la Grèce, un phénomène particulier se produit, apparu au cours des cinq dernières années, et qui demeure à ce jour intact.

En 2010, l’Europe et le Fonds monétaire international accordaient à l’État grec, insolvable, des prêts équivalant à 44 % du PIB du pays. La simple évocation d’une restructuration de la dette était alors considérée comme inadmissible, et jetait le ridicule sur ceux qui osaient faire valoir son caractère inévitable.

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