pa2506c.jpg Paul Lachine

Chine : le dernier atterrissage en douceur ?

NEW HAVEN – Une fois encore, la Chine s’est jouée des défaitistes. Sa croissance économique est remontée à 7,9 % au dernier trimestre 2012, soit un demi-point de mieux que les 7,4 % de PIB enregistrés au troisième trimestre. Une augmentation significative après dix trimestres consécutifs de ralentissement qui marque le second atterrissage en douceur de l’économie chinoise en à peine quatre ans.

En dépit de tous les discours actuels sur un basculement vers la demande intérieure, la Chine se repose encore lourdement sur les exportations et la demande extérieure pour entrainer sa croissance économique. Ce n’est pas une coïncidence si les deux derniers ralentissements ressentis en Chine succèdent à deux récessions subies par deux de ses plus gros marchés, l’Europe et les Etats-Unis. Tout comme l’atterrissage en douceur au début de 2009 était survenu au lendemain de la terrible crise américaine, cette dernière fait suite à la crise de la dette souveraine en Europe.

La Chine est dotée de différentes forces qui lui ont permis de résister aux durs chocs externes de ces dernières années. Son épargne (53% du PIB) et ses réserves en devises étrangères (3,3 billions de dollars) sont les premières sur la liste. En outre, et contrairement à l’Occident qui a déjà épuisé la plupart de ses munitions contre-cycliques traditionnelles, la Chine s’est préservée un espace de manœuvre suffisant pour des ajustements budgétaires ou de  politique monétaire en fonction de ce que commanderont les évènements. De même, l’urbanisation galopante est une dynamique qui soutient solidement la politique de forts investissements tout en permettant aux travailleurs ruraux relativement pauvres d’augmenter leurs revenus en trouvant des emplois mieux rémunérés en ville.  

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